Pour 10.000 dollars

Le jeune Billy chevauchait depuis déjà plusieurs jours. La route depuis la ferme de son cousin d’Omaha était longue et il bouillait d’impatience à l’idée de rentrer chez lui, à Sacramento. Il s’ennuyait à mourir sur cette piste désertique, poussiéreuse et sans fin, quand soudain il aperçut deux cavaliers. Espérant trouver là des compagnons de voyage, il galopa joyeusement vers eux. Il était à cent pas des deux hommes quand il entendit, plus qu’il ne vit, l’un des deux faire feu sur l’autre. Le blessé glissa de sa selle, entraînant le tireur avec lui : ils étaient menottés l’un à l’autre ! A peine tombés à terre, celui qui détenait l’arme ajusta Billy qui s’était immobilisé, ne sachant quelle décision prendre. Heureusement, il suffit à l’homme blessé de tirer sur les menottes pour dévier le coup. Le criminel n’eut pas le loisir de presser la détente une troisième fois : courageusement, Billy s’était précipité au secours de son sauveur et plongea de son cheval sur le tireur qu’il assomma d’un uppercut. Le garçon remarqua alors la plaie béante dans le ventre de celui qui perdait son sang.

- Sale blessure, confirma-t-il à ce dernier. Je vais vous conduire chez un médecin.

- Ne perds pas ton temps, kid, l’interrompit le mourant, souffrant visiblement. Écoute… écoute ce que je vais te dire, haleta-t-il. Cette crapule s’appelle Wesson Ewing. Je le conduisais à Sacramento d’où il s’est enfui après son procès. Il a été condamné à la pendaison. Il y a une prime de 5.000 dollars mort et 10.000 dollars vif. Depuis ce matin, il espère m’échapper. Quand il t’a aperçu, il a dû penser qu’il ne trouverait plus l’occasion de fuir si tu chevauchais avec nous. Alors, il a réussi à m’arracher mon colt et… et…

- Ça va aller, dit Billy mentant effrontément, en lui épongeant la sueur du front avec son bandana.

- Je vais mourir sans avoir vu ce meurtrier monter à la potence.

- Je le conduirai moi-même à Sacramento, je vous le promets, s’exclama le jeune homme.

- Ne fais pas ça, gamin ! Sacramento est encore à trois jours de cheval. Cette ordure est trop dangereuse. Ou alors, tue-le d’abord.

L’homme eut un hoquet et son regard devint fixe. Billy fermait les yeux du mort lorsque Wesson Ewing, gars robuste d’une quarantaine d’années et bel homme malgré son air de canaille, revint à lui. Tout en cherchant la clef des menottes sur le cadavre, le garçon tenait en joue le bandit : « Je vais m’occuper de toi, Wesson ! » lui déclara-t-il d’un air fanfaron qui n’était pas calculé. Il détacha la petite pelle qui pendait à l’une de ses sacoches et la lança à Ewing.

- Creuse, lui ordonna-t-il.

- Tu n’es qu’un môme. Tu as quoi… quinze ans ? Seize ans ? Pourquoi te mêler de ça ?

- Pour trois bonnes raisons : d’abord tu as essayé de m’abattre, ensuite cet homme m’a sauvé la vie et j’ai donc une dette, et enfin je m’ennuyais sur cette piste, j’ai besoin de compagnie.

- Tu as tort de vouloir jouer au justicier, nous ferions mieux de nous entendre, lança Ewing avec des yeux bleu acier lançant des éclairs.

- Creuse ! hurla Billy.

- OK ! Mais la route est longue avant Sacramento. Tu n’y arriveras jamais vivant, mon bonhomme, promit le criminel.

En effet, Billy était jeune, il allait sur ses dix-sept ans. Il ne pouvait pas renier son immaturité, avec sa bouche boudeuse et ses boucles de cheveux châtains qui lui donnaient un air poupon. Quoiqu’athlétique, il était fin et ne mesurait qu’1 mètre 67, ce qui lui donnait une allure assez fragile. Il était assez habile avec une arme à feu mais, lucide, il savait que son inexpérience rendait son entreprise hautement risquée. Il pourrait abattre Ewing… Oui, mais la récompense s’il le ramenait vivant était de 10.000 dollars, autrement dit une fortune qui lui permettrait de bâtir le ranch de ses rêves. Cela valait le coup de courir le risque.

 


Après avoir enterré le mort, Billy et son captif reprirent la piste. Pour rester libre de ses mouvements, le jeune homme ne s’était pas entravé au bandit. La première journée s’écoula sans incident. Ils mirent pied à terre afin d’installer le camp pour la nuit. Tandis qu’Ewing urinait contre l’un des rares arbustes maigrelets de la route caillouteuse, avec le colt du garçon pointé dans son dos, il tenta de le démoraliser.

- Tu ne pourras pas toujours me surveiller comme ça, il te faudra bien dormir un peu, tôt ou tard.

- Bien sûr, mais tu oublies ceci, répondit Billy, narquois, en prenant les menottes qu’il avait gardées à sa ceinture.

Cette nuit-là, Billy menotta Ewing à une grosse racine d’un petit arbre. Impuissant, ce dernier essaya de provoquer le jeune homme. De sa main libre, il déboutonna son jean et en extirpa un pénis qui, bien que flasque, occupait toute la largeur de sa main. Assis de l’autre côté du feu, Billy le regardait, incrédule. « Tu ne ressembles pas à un homme, kid, tu me fais plutôt penser à une de ces demoiselles qui lèvent haut la jambe dans les saloons. Tu as tort de jouer les héros, un petit cul comme le tien devrait plutôt être utilisé pour recevoir ça. » Il malaxa son membre qui se raidit, prenant une taille encore plus impressionnante. Billy ne répondit rien. Il sentait un feu embarrassant sur ses joues et ses oreilles. Il s’allongea sous des millions d’étoiles, prenant conscience de la rigidité de son propre sexe qu’il libéra en ouvrant son jean, avant de s’endormir rapidement, épuisé par les émotions de la journée.

Quand il se réveilla le lendemain, son captif était toujours là qui l’observait.

- Tu passeras la nuit prochaine à la prison de Nothing Gulch, notre étape, déclara Billy.

- Tu oublies que j’ai beaucoup d’amis, petit, ils ont encore deux jours pour me délivrer. Je préfère presque être à ma place qu’à la tienne, vois-tu, répondit le bandit en riant.

Au cours de cette deuxième journée, le cheval d’Ewing manqua un saut et se brisa une patte. La mort dans l’âme, Billy dut abréger les souffrances du pauvre animal.

- Te voilà obligé de me prendre en croupe, ricana Ewing. C’est dangereux pour toi, ça !

- C’est moi qui monterai en croupe, rétorqua Billy. Et n’espère même pas me désarçonner, Wesson, une balle file plus vite qu’un cheval, je te préviens.

Assis derrière Ewing, une main à plat sur le ventre ferme de celui-ci, l’autre maintenant le canon de l’arme appuyé contre le flanc du criminel, Billy chevaucha ainsi, sur une selle dont la courbe l’obligeait inévitablement à appuyer ses attributs virils contre les fesses du bandit.

- Ma parole, j’ai l’impression que tu aimes te serrer contre moi… et je sais même pas comment tu t’appelles, se moqua Ewing.

- Je suis William James. Retiens bien le nom de celui qui te mène à la potence, gredin. Et maintenant, ferme ta grande gueule ! ordonna Billy en appuya un peu plus fort le colt entre les côtes de Wesson, sinon je devrai me résoudre à ne recevoir que 5.000 dollars de prime.

Wesson Ewing ne tenta rien. A la fin du jour, Nothing Gulch, petite ville située à un peu plus d’une journée de Sacramento, se profila à l’horizon avec ses grandes devantures en bois peint. Peu après, Billy relata au shérif son aventure. L’homme de loi, fort impressionné par le jeune âge et le courage du garçon lui proposa de le faire accompagner jusqu’à Sacramento. Billy refusa poliment mais fermement, il n’avait aucune envie d’avoir à partager la récompense de 10.000 dollars. Il demanda seulement au shérif de bien vouloir héberger Ewing pour la nuit, dans une de ses cellules, et de lui indiquer où il pourrait acheter un cheval.

Assuré que son captif était dans l’impossibilité de s’évader, Billy se déshabilla complètement dans la petite chambre confortable du saloon qu’on lui avait louée, et s’endormit d’un profond sommeil sans même avoir le temps de ramener la couverture sur son corps nu. Cette nuit-là, il fit un étrange rêve dans lequel Wesson caressait la queue et les bourses du garçon avec le canon d’un colt. Étrangement, loin d’être terrifié, il était conscient qu’il s’agissait d’un songe, qu’il ne risquait rien, et était très excité que l’homme s’intéressât ainsi à ses parties intimes. Billy se réveilla soudain en éjaculant sur son ventre. Il frissonna et se mit enfin sous l’épaisse couverture.

 

Le jour suivant, dès l’aube, Billy préparait les chevaux. Le shérif essaya encore de le mettre en garde.

- Tout ça est mauvais pour toi, mon garçon. On dit qu’Ewing a dissimulé un butin de 500.000 dollars dans une planque. Ses complices tenteront tout pour le délivrer avant Sacramento.

- Alors, pourquoi n’ont-ils pas encore agi ? demanda Billy.

- Parce qu’Ewing est sûrement le seul à connaître la cachette, et ses hommes craignent que tu l’abattes. Voilà pourquoi ils se montrent prudents. Ces bandits attendent leur heure… Reste sur tes gardes, Billy !

Le jeune homme et son prisonnier reprirent la piste, le cheval d’Ewing devant celui de Billy. Le lendemain, à la même heure, ils devraient être parvenus à Sacramento. Si tout allait bien. Soudain, trois cavaliers parurent de derrière un piton rocheux et galopèrent au-devant d’eux. Ils hurlèrent à Billy de relâcher son captif. Derrière Ewing, Billy ne pouvait être atteint par le feu des trois bandits. « Je vous donne dix secondes pour déguerpir, sinon Ewing n’aura pas besoin de corde, je n’hésiterai pas à l’abattre ! menaça le garçon. » Il commença à compter. Après une brève hésitation, les scélérats piquèrent des éperons vers les collines voisines. Billy tremblait un peu de peur, mais se sentait très fier de lui. « Ne triomphe pas trop vite, Billy, lui fit remarquer Ewing. Il n’y a plus de ville sur notre route, et mes gars reviendront. Cette nuit, tu ne pourras pas dormir, tu ne fermeras pas l’œil une seconde. Demain, ta vigilance en aura pris un coup ! »

Quand la nuit vint, Billy enchaîna le bandit à un arbre et se posta à l’écart.

- Même si les gars n’agissent pas cette nuit, demain je serai frais et dispo et toi, tu ne seras qu’une lavette, ricana Ewing.

- Demain, nous arriverons à Sacramento, répliqua Billy.

Une voix s’éleva tout à coup dans les ténèbres nocturnes.

- Wesson, que nous conseilles-tu de faire ? Nous apercevons le môme, il est au bout de nos colts.

- Oui, les gars, répondit Ewing, mais moi aussi je suis au bout du sien. Si vous tirez, même touché, il pressera la détente. Et à cette distance, il ne peut pas me manquer.

Billy ne dit rien. Il ne quittait pas Wesson du regard.

- Tu ne vas pas te laisser emmener à Sacramento, Wesson, ils vont te pendre là-bas ! reprirent les bandits. Et les 500.000 dollars seront perdus pour tout le monde. Si nous ne pouvons rien pour toi, dis-nous au moins où est la planque.

- Impossible, décréta Ewing, le gamin entendrait et irait le répéter aux juges. Vous devez trouver un moyen de me tirer de là sans me faire courir de risque. Compris ?

Un martèlement de sabots indiqua que les cavaliers s’éloignaient. Le prisonnier sembla s’endormir presque aussitôt. Pour Billy, épuisé, la lutte contre le sommeil fut terrible. Au lever du jour, Ewing commença à ironiser.

- Tu ne dois pas avoir les idées bien claires ce matin, kid. Allons, accepte que je m’occupe de ton petit cul, et je te promets que j’ordonnerai à mes hommes de ne pas te faire de mal.

- Tu as raison, répondit Billy, une nuit sans dormir émousse les réflexes. Je vais donc prendre mes précautions.

Billy menotta les deux poignets du bandit. Après un petit déjeuner de café et de bacon froid, le jeune justicier et son captif reprirent alors la route sous un soleil accablant. Ils étaient partis depuis moins d’une heure, lorsque Billy paya chèrement son manque de sommeil. Tranquillisé par les deux poignets menottés du bandit, il ne se rendit pas compte que celui-ci se rapprochait sensiblement de lui, de façon dangereuse. Quand il fut à portée du jeune homme, Ewing lui balança ses deux points dans la mâchoire. Billy tomba de cheval. Le temps de se remettre en selle, il vit le bandit s’éloigner considérablement. Mais, la poursuite ne dura guère longtemps : Billy avait veillé à donner à Ewing le moins rapide des deux chevaux. Il rattrapa le bandit. Celui-ci, rageur et provocateur, demanda : « Pourquoi ne m’as-tu pas abattu ? Tu n’étais pas sûr de me rejoindre, j’aurais pu t’échapper ! Avoue que tu en pinces pour moi, tu n’oserais pas me tirer dessus. »

Pour toute réponse, Billy ouvrit la menotte du poignet gauche et l’attacha au sien. Il se retrouvait ainsi enchaîné au bandit. Ils reprirent la piste.

 


Deux heures plus tard, la chaleur devenant insoutenable, Billy décida une pause à l’ombre d’un immense rocher. Il comprit que les chevaux ne tiendraient pas le galop sous ce soleil, qu’ils devraient faire d’autres haltes et qu’ils n’arriveraient pas à Sacramento le jour-même. Ils allaient passer une nouvelle nuit à la belle étoile.

- J’ai pas pissé depuis ce matin, faut que je me soulage, détache-moi, dit Ewing.

- Pas question, Wesson, répartit Billy, je ne prends plus de risque, on va tout faire ensemble.

Tandis que de la main droite il tenait en joue le bandit, il suivit les mouvements de celui-ci avec sa main gauche. Ewing sortit son pénis et libéra un long jet doré, à quelques centimètres seulement de la main de Billy. A peine eut-il fini qu’il prit d’une main ses bourses, grosses comme des figues, le scrotum couvert de poils blonds, et les montra à son gardien.

- Vois-tu, dit-il à Billy, ce qu’est un homme ? Toi, tu n’es qu’une gamine, tu n’as certainement pas autant de couilles. Crois-tu avoir vraiment avoir une chance de t’en sortir, contre moi ?

- Si ça ne tient qu’à cela, répondit Billy sur un ton égal, en appuyant son canon sur l’un des testicules du bandit.

- Eh ! Non, déconne pas ! paniqua Wesson. J’ai une grande gueule, j'ai descendu quelques cons, mais je ne mérite pas ça, quand même !

Billy ria franchement et entreprit d’uriner à son tour. Bien que pour cela ce ne fut pas nécessaire, il sortit par sa braguette ses bourses, aussi lisses que celles de son prisonnier étaient velues. Wesson l’observa en connaisseur et commenta.

- OK, je retire ce que j’ai dit. Tu es bien équipé pour un môme. Mais, ma bite est quand même plus longue. Est-ce que je peux te toucher pour voir de combien je te dépasse ?

- Si tu veux. Mais ne fais pas le con, rappela Billy en pointant son colt vers la tête de Wesson.

Celui-ci s’approcha un peu plus du jeune homme et de sa main libre prit les deux sexes et les appuya l’un contre l’autre. Il les pressa et les branla jusqu’à ce que les deux membres soient complètement en érection.

- J’ai bien trois ou quatre centimètres d’avance, déclara Wesson, triomphant, mais je reconnais que ton gland est vraiment gros, reprit-il en le palpant entre le pouce et l’index. Et j’ai quand même des plus grosses couilles.

- Sans doute, mais elles ne seront pas assez lourdes pour m’empêcher de te conduire au shérif de Sacramento, conclut Billy.

Les deux hommes parcoururent encore une dizaine de miles entrecoupés de pauses, et ce fut le crépuscule. Ils s’arrêtèrent près d’un gouffre dans laquelle Billy jeta la clef des menottes sous les yeux effarés de son captif.

- Nous allons pouvoir nous arrêter ici pour dormir. Même si je m’assoupis, il ne te servira plus à rien de m’arracher mon arme pour t’emparer de la clef : nous sommes enchaînés jusqu’à Sacramento, Wesson. Et si tes complices me tuent, tu seras encombré d’un cadavre.

- Bien joué, kid. Mais as-tu songé que c’était la dernière nuit que nous allions passer ensemble ? Et si nous la passions à nous faire plaisir ? Je sais bien que tu n’es pas complètement insensible à ma virilité. Quant à moi, je serai bientôt pendu, c’est peut-être l’une de mes dernières chances de me vider les couilles agréablement.

- Que proposes-tu ? demanda Billy, méfiant.

- Étendons-nous sur nos couvertures. Avec ma main gauche, je te branlerai, pendant qu’avec ta main droite tu me rendras la politesse.

- C’est ça, et pendant ce temps-là, je laisse mon arme de côté et tes gars nous tombent dessus.

- Réfléchis : nous sommes bordés par le gouffre. S’ils viennent, ils ne pourront que passer par en bas en faisant bruisser les buissons. Tu auras tout le temps de te saisir de ton colt. Mais tu crains peut-être de jouir trop bruyamment et de ne pas les entendre ? ajouta Wesson, aguicheur.

Billy hocha la tête d’un air entendu et ils procédèrent comme le bandit l’avait proposé. C’était si étrange de laisser ce meurtrier, probablement prêt à tout pour recouvrer sa liberté, disposer d’une partie si fragile et si intime de son anatomie. Billy en était très excité et pétrissait sans ménagement la queue de son prisonnier. Mais, à ce moment-là, comment aurait-on pu déterminer qui était le prisonnier de qui ? Wesson mouillait énormément, son sexe était si dur que les veines saillantes en étaient violacées aux lueurs du feu de camp. Soudain, il s'arrêta de masturber Billy.

- Prends ton flingue, fiston, dit-il à celui-ci.

- Quoi ?

- Prends ton flingue ! Tu n’as pas entendu ? Ils arrivent.

Billy se saisit de son colt, plaqua sa queue contre son ventre et reboutonna maladroitement son jean. Il cherchait à comprendre le piège : si les bandits étaient proches, pourquoi Wesson l’aurait-il prévenu alors que lui-même n’avait rien entendu ? Les deux hommes se dressèrent sur leurs jambes à l’instant même où les trois gaillards surgissaient d’un buisson.

- Trop tard, messieurs, dit Billy en se plaçant derrière Ewing et en pointant son arme sur lui. Vous ne pouvez pas tirer sans risquer de perdre 500.000 dollars.

- Nous avons fait notre deuil du butin, morveux, cria l’un des infâmes. Nous avons décidé d’en finir avec toi, pour nous venger, et qu’importe si nous touchons Ewing !

- N’hésite pas, kid, murmura Wesson entre ses dents, tire ou ils vont nous massacrer. Tire ! Tire !

Des balles sifflèrent aux oreilles de Billy et ricochèrent tout près de lui. Lui-même en tira trois. Et aussitôt, trois silhouettes s’affaissèrent. Il s’approcha de l’un des bandits qui levait encore son arme et lui en tira une quatrième dans la tête. « Bon Dieu ! s’exclama Wesson, je retire tout ce que j’ai dit, tu as bien plus de couilles que je le pensais. Et en plus, tu es un tireur d’exception ! Je n’avais jamais vu une telle rapidité et une telle précision à la fois ! »

Billy sourit de fierté mais ressentit aussi une drôle d’impression à l’estomac. C’était la première fois qu’il abattait quelqu’un.

- Pourquoi m’as-tu averti de leur approche ? interrogea Billy.

- Tu vas te foutre de ma gueule, mais je t’aime bien Billy. Et après ce que tu viens de faire, tu me plais encore davantage.

- Conneries ! cracha Billy.

En s’exclamant ainsi, le garçon fut pris de vertige. Le désert autour de lui ondulait comme un océan. Les émotions de ces derniers jours, la chaleur et les nuits sans sommeil allaient le terrasser. Il s’écroula. Lorsqu’il revint à lui, Billy sentit en une fraction de seconde qu’Ewing appuyait le canon de son colt sur son front. Il ouvrit tout à fait les yeux et dit : « Nous y voilà, Ewing. Je ne sais pas comment tu m’arracheras la main pour te défaire de moi avant de sortir du désert, mais tu vas m’abattre, échapper à ta sentence, et vivre riche jusqu’à la fin de tes jours avec tes 500.000 dollars. J’aurais dû te tuer le premier et me contenter de 5.000 dollars. » Wesson ne dit rien et retourna le colt, tendant la crosse au garçon : « A toi de me prouver que je ne me suis pas trompé et que je ne te suis pas indifférent. »

Billy saisit l’arme. Un éclair de compréhension sembla traverser ses yeux. Il rangea le colt dans l’étui de son ceinturon et se jeta dans les bras de Wesson. Ils s’étreignirent l’un l’autre pendant un long moment et s’embrassèrent. Le bandit plongea sa langue vigoureusement entre les dents du garçon et tous deux finirent par s’endormir d’épuisement, enlacés, leurs bouches jointes.

 

Quand Billy se réveilla, à l’aube, il surprit Wesson en train de le contempler et lui sourit.

- Tu es si beau, Billy, j’ai envie de te baiser. Mais je n’aurais pas profité de ton sommeil pour le faire.

- Tu aurais peut-être dû, répondit Billy en riant.

- Il faut que je t’avoue quelque chose d’abord. Je n’ai pas 500.000 dollars, je ne les ai jamais eus. C’était une légende qui m’arrangeait bien, pour m’assurer de la fidélité de tous les scélérats de la région. Est-ce que ça compte pour toi ?

- Pas du tout, répondit Billy en déposant un baiser fugace sur les lèvres de Wesson. Et puis, nous avons déjà 10.000 dollars d’assurés.

- Comment ça ? s’étonna l’homme.

- Eh bien, il me suffit de te livrer au shérif de Sacramento, d’empocher la récompense, puis de te libérer à la faveur de la nuit. Ce sera chose aisée, le vieux shérif me considère comme un fils, j’ai toute sa confiance. Subtiliser la clef de ta geôle pendant qu’il dormira sera un jeu d’enfant, expliqua le garçon.

- Je ne sais pas, ton plan est risqué, hésita Wesson.

- Mais non ! Si c’était le cas, crois-tu que je te ferais courir le moindre risque ? Pense au nouveau départ que nous pourrons prendre avec tout cet argent ! Nous partirons au Texas où nous achèterons un ranch. Nous pourrons y couler des jours paisibles… et nous passerons nos nuits à baiser.

Ces derniers mots saisirent Wesson aux tripes et finirent de le convaincre : « Bien. Nous suivrons ton plan. »

Ils décidèrent d’aller se baigner dans l’eau fraîche de la rivière en contrebas. Se déshabiller fut un vrai travail de contorsionnistes à cause de leur entrave, et ils durent se résoudre à laisser leurs chemises pendre sur la chaîne des menottes et à se baigner avec. Billy admirait le grand corps musclé de Wesson, la courbe superbe de son torse recouvert de poils blonds presque translucides, son ventre un peu arrondi mais visiblement ferme, ses cuisses puissantes. Wesson paraissait subjugué par la finesse des traits de Billy, par ses petits muscles secs et son grain de peau pareil à celui d’une jeune courtisane. Tous deux étaient en érection malgré la froideur de l’eau, se serraient l’un contre l’autre et se repoussaient en riant et en s’éclaboussant. De retour sur la rive, Billy trébucha sur des galets et se retrouva à quatre pattes en s’esclaffant, entraînant Wesson dans sa chute, et offrant involontairement ses fesses au ciel. « Bouge pas » dit solennellement celui-ci en attrapant par derrière le paquet du garçon qui dépassait entre ses cuisses malgré le bain froid. Billy cessa tout mouvement. Il sentit les doigts de son compagnon caresser son petit trou, tourner autour, hésitant.

- On dirait un bouton de rose, déclara Wesson en se penchant difficilement sur le cul de Billy, entravé qu’il était par les menottes.

- Je sais à quoi tu penses, dit le jeune homme en se retournant et en fuyant ainsi les doigts indiscrets. Je ne suis pas prêt pour que tu me prennes, je n’ai jamais fait ça. Moi-même, je ne l’ai jamais fait à une fille. Mais je te promets que lorsque nous serons dans notre ranch, au Texas, je serai tout à toi. Tu pourras me posséder autant que tu le voudras.

- Je comprends et j’accepte ça. D’autant plus qu’avec ces menottes, je ne vois vraiment pas comment je pourrais me caler derrière toi sans te tordre le bras ! Mais faut vraiment que tu fasses quelque chose pour moi, répondit Wesson en désignant sa longue tige de laquelle ne s’écoulait pas que l’eau de la rivière.

Billy la prit en main, la regardant de près jusqu’à en loucher. Il commença à titiller de la pointe de sa langue le méat dégoulinant de précum, avant de gober le gland épais et violet comme une prune. Quand le garçon avala voracement sa queue, tout en agrippant fermement ses testicules, Wesson lâcha un cri de délice. Peu de temps s’écoula avant qu’un flot vif et abondant vienne fouetter le torse et le visage de Billy. Wesson entreprit aussitôt de branler son jeune camarade qui agitait le bassin d’avant en arrière pour augmenter le rythme de la course de la main sur sa queue. Il jouit sur le bras du bandit.

 

Ils parvinrent à Sacramento en fin de matinée. Après une escale chez le forgeron pour briser les menottes, Billy remit son prisonnier au vieux shérif à qui les mots manquèrent pour féliciter le garçon de son exploit. « Nous le pendrons dès demain matin, » s’exclama le vieil homme. Avant de sortir du bureau du shérif, Billy tourna une dernière fois le regard vers la cellule où était enfermé son amant. A travers les barreaux, Wesson lui sourit doucement. « Une surprise t’attend chez toi, mon garçon, file vite, » dit le shérif en guise d’au revoir. Billy marcha jusqu’à la maison de ses parents d’un pas précipité, il y entra et appela.

- Maman ?

- Elle ne rentrera pas avant ce soir, dit une voix que Billy reconnut immédiatement, depuis la pièce voisine. Nous sommes seuls.

- Sam ! s’écria le garçon en se précipitant dans les bras d’un jeune homme à peine plus âgé que lui. Tu es enfin rentré d’Europe !

- Depuis trois jours. J’étais désespéré quand mon père m’a dit que tu étais à Omaha et qu’il ignorait quand tu rentrerais.

- Je sors à l’instant du bureau de ton père justement, et je ramène ça, dit Billy triomphalement en montrant le sac contenant les billets.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Tiens-toi bien : 10.000 dollars !

- Quoi ? Mais comment…

- C’est une longue histoire. Je te raconterai. Tout ce qui compte, c’est qu’avec cet argent toi et moi nous allons pouvoir acheter ce ranch au Texas dont nous rêvions ! Et nous installer ensemble, sans avoir besoin de la bénédiction de nos parents.

- C’est trop beau. Je t’aime, Billy !

- Je t’aime aussi, Sam !

Les deux garçons s’enlacèrent tendrement et s’entraînèrent mutuellement jusqu’au lit de Billy.

Toute la nuit, Wesson attendit son jeune compagnon. Au petit matin, quand on lui passa la corde au cou, il y croyait encore, se disant que d’une façon ou d’une autre Billy allait intervenir à la dernière minute pour le faire délivrer, se frayant un passage dans la foule des badauds à l’aide de son colt. Quand il vit le bourreau abaisser le levier et qu’il sentit la trappe de la potence s’échapper sous ses pieds, il comprit fugacement que ce môme de seize ans avait trouvé le moyen parfait pour finir le voyage jusqu’à Sacramento en ne prenant qu'un minimum de risques.

© Jay Rousseau

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